Page:Deherme - Le nombre et l’opinion publique.djvu/64

Cette page n’a pas encore été corrigée

44 LE NOMBRE ET l'0P1NI0>' PUBLIQUE

Un parlementaire, dont on pourrait dire qu'il eût mieux valu, pour lui-même et pour la France, qu'il ne fût jamais né, si tout autre parlementaire n'eût été à sa place aussi né- faste, Emile 011ivier,a écrit dans un moment de bon sens : « La démocratie pure, suppri- mant à son profit les autres éléments sociaux, faisant découler toutes les forces et tous les pouvoirs d'une élection égalitaire, constitue, de l'aveu des théologiens, des philosophes, publicistes anciens et modernes, le pire des gouvernements, omnium deîerrimum^ selon la forte expression de Bellarmin, qui résume l'opinion unanime de l'Humanité pensante. »

Le moins qu'on puisse reprocher au sys- tème électif, c'est de subordonner le général au particulier, c'est de placer le supérieur, dans la dépendance de l'inférieur. Or, « pou- voir et dépendance s'excluent mutuellement comme rond et carré », a dit de Donald.

Rien de plus juste.

^< Pour qu'une autorité soit respectée, ac- centue encore H. Taine, il ne faut pas qu'elle