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42 LE NOMBRE ET l'OPINION PUBLIQUE

Dix millions de velléités incohérentes et de caprices personnels ne font pas une volonté sociale, ni une direction ; dix millions de cupi- dités égoïstes ne font pas une administration.

« Oui voudrait appliquer à ses affaires pri- vées les principes qu'il préconise en poli- tique, dit Le Play, et pousser la logique d'un faux système au point de soumettre les déci- sions concernant ses intérêts, son honneur et sa vie, au verdict de la plupart des citoyens qui l'entourent ? »

Imaginons l'élection dans l'industrie : Au- cune entreprise ne tiendrait. Un bas politi- cien nommé ingénieur des mines provoque- rait de terribles catastrophes. C'est pourtant ainsi que nous faisons des ministres. Le suf- frage universel est la destruction, l'insurrec- tion en permanence. On peut en dire ce que de Bonald disait de la Révolution : « C'est un appel fait à toutes les passions par toutes les erreurs. »

De quelques oripeaux qu'on le déguise, majoritaire ou proportionnaliste, voire unani-