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LE SUFFRAGE UNIVERSEL 37

Rittinghausen, de vouloir faire représenter une chose par ce qui lui est diamétralement opposé : le noir par le blanc, l'intérêt géné- ral d'un peuple par un intérêt particulier qui est son contraire. » De Bonald avait déjà écrit : « Chacun aime la licence, et tous veu- lent l'ordre, et, certes, ici, la volonté géné- rale de la société n'est pas la somme des vo- lontés particulières des individus. »

L'intérêt collectif n'est pas la somme des intérêts particuliers présents, la volonté so- ciale continue n'est pas la somme des volon- tés individuelles. Le gouvernement a pour fonction, préaisément, de subordonner ceci à cela, et par la contrainte quand la persua- sion ne suffit pas.

Si l'on admet que les intérêts particuliers composent l'intérêt public ou que les volon- tés particulières réunies — soit des individus, soit des groupes, — forment la volonté so- ciale par simple addition, il n'est pas besoin de gouvernement.

C'est en ce sens qu'il faut entendre la fa-