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LE SUFFRAGE UNIVERSEL 25

doit confier quelque partie de son autorité... Il sait très bien qu'un homme a été souvent à la guerre, qu'il y a eu tels ou tels succès : il est donc très capable d'élire un général. Il sait qu'un juge est assidu, que beaucoup de gens se retirent de son tribunal contents de lui, qu'on ne l'a pas convaincu de corrup- tion: en voilà assez pour qu'il élise un préteur. Il a été frappé de la magnificence ou des ri- chesses d'un citoyen : cela suffit pour qu'il puisse choisir un édile. Toutes ces choses sont des faits dont il s'instruit mieux dans la place publique qu'un monarque dans son pa- lais. »

Sans doute, l'auteur de VEspril des lois avait en vue Athènes et Rome : Athènes, avec ses quatre classes formées par Solon et ses 200.000 esclaves pour 20.000 citoyens ; Rome, où l'on votait par centuries. Mais il n'en est pas moins vrai que Rome et Athènes furent dissociées, envahies et détruites. Si mitigé qu'il fût, le système électif ne donna que ce qu'il pouvait donner.