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20 LE NO.MBRE ET L^OPINION PUBLIQUE

manquent d'occasion et de conjonctures pour user de la force, ils tâchent de s'attirer les suffrages par des présents, par des promes- ses, par des menaces sur ceux à qui ils peuvent en faire, et par d'autres vices, qui divisent les familles, corrompant ceux qui doivent faire l'élection, et font élever au gouvernement de méchants sujets. »

— (( Bien des gens, écrit de Tocqueville, croient sans le dire ou disent sans le croire, qu'un des grands avantages du vote universel est d'appeler à la direction des affaires des hommes dignes de laconfiancepublique.Pour moi, je dois le dire, ce que j'ai vu en Améri- que ne m'autorise point à penser qu'il en soit ainsi. A mon arrivée aux Etats-Unis, je fus frappé de surprise en découvrant à quel point le mérite était commun parmi les gouvernés, et combien il l'était peu chez les gouvernants. C'est un fait constant que, de nos jours, aux États-Unis, les hommes les plus remarqua- bles sont rarement appelés aux fonctions pu- bliques.