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LE SUFFRAGE UNIVERSEL 19

de talent, parce que les trois quarts des élec- teurs voteront toujours et devront toujours voter sans connaître et sans pouvoir juger le candidat. )>

L'expérience est éternelle et universelle.

— « Je ne puis, dit Xénophon, comme Aristophane, approuver l'État des Athéniens, parce qu'ils ont suivi la forme de république en laquelle toujours les plus méchants ont du meilleur, et les hommes d'honneur et de vertu sont foulés aux pieds. »

— « Il est impossible, note Sénèque, que celui plaise au peuple à qui la vertu plaît. »

— « La conservation d'une république populaire, remarque Bodin, est d'avancer aux offices et bénéfices les plus vicieux et les plus indignes. »

— « Vox populi^ vox stultorum », pro- nonce Pierre Charron.

— <( Dans l'Etat populaire, observe Domat, les brigues ont souvent plus de part au suf- frage que le mérite, et ceux qui se proposent une élévation aux premières places..., s'ils