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LE SUFFRAGE UNIVERSEL

cation oppressive et l'égalité comme un ignoble mensonge ». Et alors Proudhon di- sait de son côté : « Le moyen le plus sûr de faire mentir le peuple est d'établir le suf- frage universel. »

Après que l'expérience a été parachevée jusqu'à l'invasion, la décomposition de la société et la ruine de l'Etat français, on peut juger combien ces deux grands esprits étaient supérieurs aux rêveurs, aux politiciens et métaphysiciens de leur temps qui, après le néfaste Jean-Jacques Rousseau, se faisaient les défenseurs du doorme calviniste de la sou-

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veraineté infaillible du peuple.

C'était le poète Lamartine qui disait : « Tout Français qui a l'âge d'homme est citoyen, tout citoyen est électeur, tout électeur est souverain. Le droit est égal pour tous et il est absolu. Aucun citoyen ne peut dire à l'autre : Je suis plus souverain que toi. »

C'était le politicien Louis Blanc : « Il y a cela d'admirable dans le suffrage universel que, par des voies douces et régulières, il