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âiS LE NOMBRE ET l'oPLMON PUBLIQUE

Toute force tend à agir. Il n'y a pas à dé- truire celle du nombre non plus que celle de l'argent, il n'y a qu'à les ramener à l'ordre.

Ce n'est pas par le suffrage et dans une fic- tive souveraineté politique que le nombre doit intervenir : c'est, dit Comte, « en assu- rant au moindre citoyen une influence so- ciale, non pas impérative, mais consultative, toujours proportionnée à son zèle et à son mérite. »

Ce n'est pas tous les quatre ans, aux jours d'élection, que le nombre doit exprimer ses nolontés et ses volontés : c'est à tout moment et en toutes choses, par l'action et la réaction de ses idées, de ses sentiments et de sa con- duite habituelle, par l'approbation et la ré- probation, le mépris ou l'admiration, voire le boycottage ou le triomphe.

Par là, comme l'a montré A. Comte, le pro- létariat a une aptitude naturelle à devenir l'auxiliaire indispensable d'un pouvoir spiri- tuel pour son triple office social d'apprécia- tion, de conseil et même de préparation. La