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assez montré l'insuffisance morale des sa- vants, et nous avons pu voir s'étaler la pleu- trerie des Académies scientifiques au sujet de la radiation de leurs membres correspondants allemands, qui ne fut décidée qu'à regrets, à la majorité, partiellement, en biaisant. C'est qu'il y avait là des intérêts, des vanités en jeu.

Et aussi l'immense sottise que relève un universitaire, M. Henri Hauser, dans ces li- gnes : « Il y a quelques années, un des plus hauts, des plus nobles esprits de notre Uni- versité déclarait devant moi qull se sentait plus près des intellectuels allemands, rencon- trés dans les congrès, que de « l'homme de la rue » de France. »

Il y a de quoi s'inquiéter sur les autres, moins « hauts » et moins « nobles ».

L'intelligence est donc à l'avenant. Un spé- cialiste n'est qu'un manœuvre de laboratoire ou de bibliothèque. Sorti de son métier, le plus souvent c'est un niais. Et il l'est d'au- tant plus que la naïveté du peuple, qui cher-