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23i LE NOMBRE ET l'OPINION PUBLIQUE

L'opinion j3ublique n'a pas à gouverner. Si elle est congrûment éclairée, guidée, organi- sée, elle n'exerce son pouvoir moral que pour l'ordre. Elle est énergiquement éducatrice, civilisatrice.

Quand les chefs sont indépendants des ca- prices, des convoitises de chacun, leurs actes seuls sont jugés, et ils ne le sont évidemment que du point de vue général. Dans les théâ- tres populaires, ce sont toujours les scélérats qui sont hués, les plus nobles héros qui sont acclamés, — même par les plus crapuleux voyous.

Ici, la qualité intervient. Ce n'est pas le plus gros chiffre qui l'emporte. Chacun ob- tient l'influence sociale, à tout le moins con- sultative, en rapport avec son dévouement et ses compétences.

Voilà la démocratie vivante. Comme elle n'est qu'une ignoble mystification au tempo- rel, elle se réalise magnifiquement dans le moral. Et là seulement.