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210 LE NOMBRE ET l'OPINION PUBLIQUE

Tous nos profiteurs de guerre se sont mis d'ailleurs à subventionner ou fonder des jour- naux. Paratonnerre, assurance, vanité ? — Il y eut de tout. Le bolchevisme même n'est pas oublié. La démagogie va toujours avec les « affaires ».

Et ce n'est pas d'aujourd'hui. A la fin de 1792, Cambon disait : « La Révolution a atteint tout le monde, excepté les financiers et les partisans. Cette race dévorante est pire encore que sous l'ancien régime. Nous avons des commissaires ordonnateurs, des com- missaires des guerres dont les brigandages sont épouvantables. »

Un historien, robespierriste passionné, M. Albert Mathiez, a pu écrire : « La Révo- lution offrait aux spéculateurs un champ d'opérations admirable, des occasions ines- pérées. La vente des 5 milliards des biens du clergé, la création des assignats accom- pagnée de rémission de billets de confiance de toute valeur et de toute couleur, les four- nitures des gardes nationales, puis, après la