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LE SUFFRAGE UNIVERSEL 3

mais par raison ou par amour. De là résulte habituellement une affligeante dégradation, chez ceux-là mêmes qui déplorent amèrement la prétendue servilité de leurs prédéces- seurs. »

La plupart tiennent au désordre pour la possibilité qui leur est offerte de l'exploiter.

En poursuivant la chimère des puissances de richesse et de commandement qui ne lui reviennent pas et qu'il ne saurait exercer vraiment, le nombre abdique les puissances d'opinion publique auxquelles il peut préten- dre et qui lui sont propres. A ses vaines et tumultueuses agitations répondent l'accapa- rement affameur et les brutales répressions. C'est la guerre civile latente et bientôt pa- tente.

« Dans toute guerre civile, dit Polybe, il s'agit de déplacer les fortunes. » La confu- sion des pouvoirs temporel et spirituel sus- cite et entretient la guerre sociale.

« Les cités grecques flottaient toujours entre deux révolutions, dit Fustel de Cou-