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2 LE NOMBRE ET L UPIMON PUBLIQUE

le fouet et le canon ; mais il y a le passé et les morts, l'avenir et ceux qui naîtront. On peut entendre que la continuité doit prévaloir sur la solidarité.

(( Il est parfaitement faux que les majorités créent le droit national, note judicieusement Paul Bourget, car un peuple n'est pas com- posé que de vivants, il est composé de ses morts et de ceux qui viendront, en sorte que les vivants ne sont que des usufruitiers dont, par suite, la gérance est limitée. »

La maladie révolutionnaire qui consiste essentiellement dans la rupture de la conti- nuité et de la solidarité, les excès du nombre sont dus surtout à l'inepte matérialisme qui s'est propagé des lettrés et savants à la bour- geoisie, et de celle-ci à la plèbe.

H n'y a donc plus que la force, et la plus brute.

(( Tous voulant aujourd'hui commander, dit encore A. Comte, et pouvant souvent es- pérer d'y parvenir, chacun n'obéit ordinaire- ment qu'à la force, sans céder presque ja-