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198 LE NOMBRE ET l'OPINION PUBLIQUE

francs, et non de 50 millions, comme l'affir- mait Stucklen. »

Quant au journaliste français, après avoir empoché sa petite commission, il a dû écrire un vibrant article patriotique pour réclamer la dissolution de la Confédération générale du travail et des poursuites contre les anti- militaristes.

Avec un budget de 5 milliards, 7 milliards si l'on compte juste, l'Etat ne pouvait sub- venir aux frais de la défense nationale. Les présidents avaient des filles à caser ; les mi- nistres, des fils à pourvoir ; les sénateurs et députés, des électeurs à satisfaire. Après la curée, il ne restait plus rien pour fabriquer des canons et des aéroplanes.

Heureusement, il y avait la presse, la

grande presse patriotique. Elle allait nous

donner la maîtrise de l'air, — et doubler son

tirage.

Par exemple, on vit un journal souscrire

50.000 francs pour les aéroplanes. A l'Assem- blée générale des actionnaires qui suivit.