Page:Deherme - Le nombre et l’opinion publique.djvu/198

Cette page n’a pas encore été corrigée

178 LE NOMBRE ET l'OPINION PUBLIQUE

dans tous les temps et dans tous les lieux, et ceux qui sont inhérents désormais à la pra- tique politique, — tant que cette pratique ne sera pas éclairée et guidée par le théorique, c'est-à-dire tant que le temporel ne consen- tira pas à libérer le spirituel pour qu'il ac- complisse sa fonction modératrice.

XI. — Le remède est surtout moral.

Ici, nous sommes à la source même de l'anarchie présente. « Aucune société ne peut durer, a dit A. Comte, si les inférieurs ne res- pectent pas leurs supérieurs. Rien ne con- firme mieux une telle loi que la dégradation actuelle, où, faute d'amour, chacun n'obéit qu'à la force, quoique l'orgueil révolution- naire déplore la prétendue servilité de nos ancêtres, qui savaient aimer leurs chefs. »

Ce ne sont pas les lois écrites, ni la vio- lence des foules qui peuvent imposer aux faibles la vénération pour les forts et à ceux- ci le dévouement pour ceux-là. Là où il n'y