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164 LE NOMBRE ET L'OPINION PUBLIQUE

adoptant définitivement ce qui nous a sau- vés.

Dès que la France s'est sentie menacée dans son corps et dans son âme, délibéré- ment elle a rejeté le poison électif et par- lementaire.

On s'imposa le silence. Suivant l'expres- sion de Barrés, les parlementaires firent « harakiri » sans, trop barguigner ; « très généreusement, les deux assemblées » se re- connurent (( incapables et dangereuses ». Les journalistes eux-mêmes acceptèrent la cen- sure. Il n'y avait pas d'autre moyen, au reste, de contenir la presse et d'empêcher la suren- chère habituelle du sensationnel, et donc du faux ou du vrai dangereux, de la polémique dissolvante. D'aucuns gémirent sur les incon- vénients secondaires de cet expédient indis- pensable ; c'était ne pas voir que tout gouver- nement humain ne va pas sans quelques abus, et qu'après tout ces abus sont moins nocifs que l'anarchie.

Néanmoins, pour ne pas se faire oublier,