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LA DÉMAGOGiË 161

notre ingrat oubli pour animer nos soldats leur restituer ce cerveau sain, ce cœur ferme et cette âme ardente qui ont bravé la mort du temporaire et du contingent pour sauve- garder ce qui est nécessaire et ce qui doit de- meurer. Nous sommes de plus en plus gou- vernés par ceux que nous ne voyons plus et qui restent en nous. C'est ce qui a pu nous dispenser d'avoir une direction effective à l'heure où l'anarchie eût été funeste. Malgré les partis, nous avons su assurer une suffi- sante solidarité par notre union sacrée et, malgré l'anarchie parlementaire, nous avons renoué la continuité.

En chassant les chimères qui la stupé- fiaient ou l'affolaient, en obéissant à cette vo- lonté profonde de l'espèce, qui est de vivre et de se développer, la France se ranima subi- tement. Quand les Prussiens s'avançaient en masses formidables vers Paris sans dé- fense, il ne fut plus question des droits de l'homme, de la souveraineté de l'incompé- tence et du chaos, de l'anticléricalisme ou

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