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156 LE NOMBRE ET LOPliNION PUBLIQUE

IV. — Les serviteurs de l'ennemi.

Le 15 juillet 1914 encore, au Congrès socialiste, M. Albert Thomas préconisait « la grève générale préventive » pour faire avorter la mobilisation générale. La veille même de cette mobilisation, M. Jaurès adjurait M. Vi- viani de dénoncer notre alliance avec la Russie, de nous déshonorer en la laissant écraser et d'accepter ainsi, pour nous et pour l'Humanité, l'effroyable suprématie teutonne. Avec la délégation des parlementaires socia- listes, il obtint seulement de faciliter l'inva- sion en faisant donner l'ordre à nos troupes de céder huit kilomètres de terrain '.

1. Extrait du rapport du secrétaire de la Conférence natio- nale du Parti socialiste « sur l'attitude du Parti en présence de la guerre », publié dans l'Humanité du 9 février 1915 :

« Notre camarade Jaurès, depuis son retour de Bruxelles, s'était employé avec nos autres amis socialistes au Parlement à peser de toute son autorité... auprès du gouvernement pour aiguiller ce dernier dans des voies résolument pacifistes...

« ... Nous savions que le Luxembourg était envahi par les forces allemandes.

« Nous savions que, sur la demande expresse de nos parle- mentaires, le gouvernement avait donné ordre à ses troupes de se retirer à huit kilomètres en arrière des frontières... »