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1 IG LE NOMBRE ET l'oPINION PUBLIQUE

juste en ce moment une poignée de fana- tiques et de furieux qui ne représentent qu'eux-mêmes se prétendent les représen- tants de la nation, mesurez le degré de con- fiance que je puis avoir, même après des élections loyales, en des mandataires ainsi nommés. — Souvent j'ai voté pour le candidat battu, alors que je suis représenté par l'autre dont je n'ai pas voulu pour représentant. Quand j'ai voté pour l'élu, ordinairement c'est faute de mieux, et parce que son con- current me semblait pire... Ses titres à ma confiance sont des moins authentiques et des plus légers ; rien ne m'atteste son honora- bilité, ni sa compétence ; sur des certificats aussi nuls que les siens, j'hésiterais à prendre un domestique. D'autant plus que la classe où presque toujours je suis obligé de le prendre est celle des politiciens, — classe suspecte, surtout en pays de suffrage uni- versel; car elle ne s'y recrute point parmi les hommes les plus indépendants, les plus ca- pables et les plus honnêtes, mais parmi les