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112 LE NOMBRE ET l'oPINION PUBLIQUE

<( aptitude de plus en plus haute du corps « représentatif. »

Et ainsi, le « peuple souverain » oscille en- tre une inertie morale qui va jusqu'à la tor- peur de la brute en digestion et une agitation d'autant plus fébrile qu'elle est sans base et sans but. Il vote; mais il ne sait plus vouloir. L'opinion publique égarée se laisse mener par tous les charlatans qui l'étourdissent et reste indifférente devant les pires méfaits ou les plus belles œuvres.

Fustel deCoulanges l'a fortement exprimé : « Si l'on se représente tout un peuple s'occu- pant de politique, et, depuis le premier jus- qu'au dernier, depuis le plus éclairé jusqu'au plus ignorant, depuis le plus intéressé au maintien de l'état de choses actuel jusqu'au plus intéressé à son renversement, possédé de la manie de discuter les affaires publi- ques et de mettre la main au gouvernement; si l'on observe les effets que cette maladie produit dans Texistence de milliers d'êtres humains. ; si l'on calcule le trouble qu'elle