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110 LE NOMBRE ET L^OPINION PUBLIQUE

«. La forme politique et sociale, dans la- quelle un peuple peut entrer et rester n'est pas livrée à son arbitraire, dit Taine, mais déterminée par son caractère et son passé. »

VII. — «Chacun son pape, chacun son empereur. >

Alors que le plus grand politique et le plus indépendant a besoin d'être limité dans ses pouvoirs et contenu par des puissances mo- rales, on invite le peuple à faire connaître ses volontés. Et il n'en a pas, ou plutôt il les ignore. Il ne connaît que ses désirs immédiats, il ne manifeste que ses instincts.

Rien de plus monstrueusement insensé que cette expression d'un métaphysicien juriste^ Emile Accolas : « Chacun son pape, chacun son empereur » ; mais c'est bien la formule de la souveraineté du peuple.

Etre vraiment pape ou empereur, à l'exclu- sion l'un de l'autre et dans certaines limites, n'est donné qu'aux plus grands parmi les