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108 LE NOMBRE ET l'oPINION PUBLIQUE

forces d'une corporation (surtout celles des mandataires de la fouie), employées sans règle et sans frein ou tournées contre le sens même de la société, deviennent plus formi- dables que tous les autres. Les droits naturels et acquis sont alors foulés aux pieds avec plus d'impudence encore que par des tyrans individuels, parce que les passions ne sont jamais plus violentes qu'entre égaux, et que chacun se cache parmi la foule des com- plices et se soustrait par conséquent à la crainte même de la honte et de la responsa- bilité morale. »

Par l'extension de son corollaire essentiel, la suprématie du nombre, — chaque vivant comptant pour un également, l'ensemble con- tinu ne comptant plus, — le système électif généralisé constitue pour la société un état de délire chronique.

L'organe directeur n'est plus limité, puis- qu'il ne se subordonne plus à aucune condi- tion sociale, et il est dépendant. A l'état sain, c'est le contraire. Le pouvoir politique est