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que ceux-ci y ont mis tant d'acharnement pour se dévouer bonnement.
Sans doute, il n'est pas d'organisation sans quelques lacunes. Ce serait une sottise d'un autre genre que d'avoir l'obsession du meil- leur fonctionnaire. On provoquerait surtout les convoitises. Il est plus sage de se conten- ter d'un ministre médiocre que de le changer pour un qui se prétend supérieur. Celui-ci aurait bientôt un autre compétiteur. C'est la fonction qu'il faut régler.
La perfection n'est pas de l'homme, dont le destin est d'errer. Mais encore convient-il d'éviter le maximum de déchets, et le pire.
Le système électif ne pouvant instituer un gouvernement, on y supplée par des méca- nismes. C'est donc l'automatisme légal qui désigne les fonctionnaires, qui détermine leur avancement et qui prescrit leur travail. Or, si ingénieux qu'il soit, un mécanisme est toujours inintelligent. 11 est à tout le moins insuffisant. Mais le régime ne peut donner mieux. C'est son plus solide contrefort.