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CHAPITRE IV — LE SYNDICALISME 85

lement qu'avec la loi du 21 mars 1884. En 1890, il n'y avait encore que 1,000 syndicats avec 140,000 membres. En 1902, il y en avait 3,600 avec 600,000 membres. Actuellement, il y en a 5,500 avec 950,000 membres; soit 16 0/0, si Ton compte six millions d'ouvriers industriels. En Angleterre, il y a 1,300,000 syndiqués, soit 30 0/0 (pour le Royaume-Uni, 2,400,000), et en Allemagne, 1,700,000, soit 22 0/0. • Ils s'organisent. Dès 1886, le coiigrès corporatif de Lyon crée la Fédération nationale des syndicats et groupes ouvriers. Les deux premières Bourses de travail s'ouvrent à Paris et à Nîmes en 1886. En 1892, il n'y en avait encore que 14. Aujourd'hui, on compte 187 Bourses du travail ou Unions locales, compre- nant 3,700 syndicats et 750,000 syndiqués. La Fédé- ration des Bourses fut créée en 1892, au congrès de Saint-Étienne.

La Confédération générale du travail fut décidée au congrès de Limoges en 1895 ; mais elle n'a son unité que depuis le 1'^ janvier 1903. Elle groupe ila quasi totalité des 142 Bourses du travail, 64 Unions ouvrières, avec 3,400 syndicats et 300,000 syndiqués. Il y a deux sections : celle des Unions, qui perçoit 0,40 c. par centaine de syndiqués ; celle des Bourses, qui perçoit 0,35 par syndicat. Ces cotisations sont mensuelles. L'exercice du 1 juin 1904 au 31 mai 1906 se chiffre par 38,000 francs de recettes et 33,145 francs de dépenses. Tout compris, le budget annuel ne dépasse point 60,000 francs. Le journal [officiel de la Confédération, la Voix du peuple, ne tire qu'à 7,000 exemplaires.