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80 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

des groupements syndicaax des cinq autres compa- gnies distributrices de la lumière et de la force dans Paris. Jamais aucune tentative de grève ne fut ébau- chée au milieu de ce personnel satisfait (ses salaires, grâce à la participation de 5 0/0, étaient de 38 0/0 supérieurs h ceux du personnel des autres sec- teurs) )).

Faire de quelques salariés des propriétaires ou des satisfaits, ce n'est pas diminuer le salariat. Et si Ton admet que le salariat est un ensemble d'abus, c'est même le fortifier.

Les travailleurs qui restent dans leurs conditions, divisés entre eux, affaiblis, décapités, ne peuvent plus résister à l'exploitation capitaliste. Et cette ex- ploitation devient d'autant plus féroce que le patro- nat s'est débarrassé du frein humain des meilleurs, éliminés par l'automatisme ingénieux de la co- parinership.

Actuellement, il y a^ entre les classes sociales, un énorme malentendu.

C'est notre tâche de chercher à le dissiper. Le syndicalisme s'y emploie d'autre part. Des expé- riences comme celles que M. Mildé va tenter ne laissent point d'y concourir aussi.

On croit que les ouvriers se révoltent parce qu'ils veulent « s'émanciper » du patronat. C'est ce qu'ils disent, en effet ; c'est ce qu'ils croient eux-mêmes, peut-être. Mais, on ne saurait trop y insister, tous leurs actes spontanés vont à rencontre. La co- partnership, qui a déjà un passé, quelques succès, ne réussit que si elle est obligatoire. Quoi qu'ils