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CHAPITRE III — LE RÉFORMISME 79

calculs, l'épargne, ce n'est pas son affaire. Il n'est pas économe des richesses sociales, il en est pro- ducteur. « M. Charles Mildé, en appliquant son projet, ajoute M. Charles Dupuy, veut susciter ou entretenir le sentiment de la prévoyance chez les ouvriers. Les ouvriers associés du capitaliste, qui sauront qu'il dépend d'eux de devenir plus rapide- ment capitalistes à leur tour, c'est des bourgeois qu'il va en faire ».

Le contraire serait plus désirable.

Sans doute, on peut imaginer une sorte de Répu- blique coopérative, d'où le salariat sera éliminé, où tous les producteurs seront des fonctionnaires so- ciaux, rétribués plutôt suivant leurs besoins de famille que suivant leur production personnelle. Mais, précisément, la copartnership ne se peut géné- raliser jusqu'à instituer la coopération intégrale, puisqu'elle ne dépend que de la générosité patro- nale qui ne saurait, on Tentend bien, s'univer- saliser.

Elle ne tend donc pas à la suppression totale du salariat, elle ne peut que faire de quelques insou- ciants salariés des propriétaires parcimonieux.

Si ce système se propageait, il serait plutôt nui- sible au prolétariat qu'il diviserait et amoindrirait en lui prenant ses éléments les plus énergiques et les plus intelligents. Ayant fait appliquer la partici- pation aux bénéfices aux employés du secteur des Champs-Elysées, M. Charles Mildé le constate : « Cette disposition lui a constitué un personnel d'élite, à ce point dévoué qu'il fut toujours éloigné