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CHAPITRE III — LE RÉFORMISME 77

On est surpris qu'un praticien comme M. Mildé ne e rende pas compte, aussitôt, du danger d'intro- luire dans industrie ce ferment de dissolution, .Indiscipline et de désordre. Le suffrage universel le peut s'admettre, à la rigueur, qu'une fois, au lépart, pour nommer un directeur à vie. Il est .bsurde que les inférieurs désignent les supérieurs, d qu'ainsi ceux-ci dépendent de ceux-là, — d'une Lbsurdité à la fois psychologique et sociologique.

iomment un élu aurait-il quelque autorité sur ses

, ^lecteurs? S'il tient assez à sa fonction, s'il a le souci le sa réélection, il n'aura garde de mécontenter ieux qui le rééliront. Ayant tous les intérêts parti- puliers du moment à ménager, souvent même moins Ijue cela, les petits amours-propres, les -petits mobiles de chacun, comment pourrait-il servir les jntérêts généraux continus?

Si Ton ne discerne pas bien ce que pourraient gagner les ouvriers, en l'état actuel des choses et des 3tres, à la transformation du patronat et du salariat, bn ne voit que trop ce qu'ils y perdraient. -

Nous citerons encore M. Mildé : « J'assiste depuis phxs de vingt ans, dit-il, à l'expérience de la capacité de gestion du personnel ouvrier de la société de i secours mutuels contre la maladie et les accidents du travail, que j'ai établie chez moi ; je suis frappé des bons résultats de cette gestion confiée exclusivement ijà ceux que le suffrage de leurs camarades a désignés, à l'exception de toute influence patronale; les admi- inistrateurs choisis mettent dans l'accomplissement de leur mission une conscience que je n'ai jamais vue