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CHAPITRE III — LE RÉFORMISME 75

La coopération a cela pour elle qu'elle agit d'abord jurla consommation, en la réglant, en l'organisant. Elle est d'abord une meilleure économie des produits, Bt par là elle peut compenser une moindre activité productrice.

La copartnership ne touche qu'à la production. Jl faut donc qu'elle Taccroisse par un principe de sur- fictivité ou d^ordre. Ce n'est que par là, seulement, qu'elle élèvera réellement le bien-être économique. Or, ce principe, on ne le reconnaît pas.

La belle affaire que les produits du travail soient répartis plus équitablement, s'il y en a moins et si tous y perdent!

M. Charles Mildé nous assure que l'homme tra- vaillera mieux, gâchera moins quand il saura qu'il itravaille pour lui. Rien de plus vrai; mais — préci- sons — quand il est seul. Quand le résultat d'un (effort est trop lointain et qu'il se doit partager entre Imille, il n'entraîne plus. Un millième d'intérêt dans une entreprise est un médiocre excitant. Au surplus, n'est-ce point surtout l'initiative, l'ardeur, la vigi- lance du directeur et du technicien qu'il convient d'exalter. Le sabotage d'un mauvais ouvrier a moins d'importance pour une grande industrie que la né- gligence ou l'erreur d'un ingénieur, par exemple.

Certes, le sentiment social peut être autrement puissant que l'intérêt; mais Proudhon disait judi- cieusement à ce sujet : u On peut aimer les hommes jusqu'à mourir pour eux, on ne les aimera jamais jusqu'à travailler pour eux ».

Dans toutes les petites entreprises, l'intérêt col-