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CHAPITRE III — LE RÉFORMISME 73

est facultative, comme chez Laroche-Joubert, elle n'aboutit pas. Dans cette maison, la participation fonctionne depuis 1832. Eh bien, sur 1,S00 employés, 113 seulement sont actionnaires pour 41 0/0 du ca- pital social, soit 1,783,000 francs sur 4,300,000 francs. M. Mildé a donc été bien avisé en adoptant pour ses entreprises le mode de participation obliga- toire.

Si Touvrier se refuse à tout effort concerté et con- tinu en ce sens, c'esl peut-être qu'il a consUité qu'à sortir de sa fonction sociale habituelle, il perdait quelque chose sans que son gain fût bien certain.

Dans la.copartnership, par exemple, s'il participe aux bénéfices à l'occasion, il subit aussi les pertes quand il y en a. A la fatigue du travail de l'atelier, s'ajoutent les soucis constants de Tentrepreneur.

Voyons les entreprises très prospères, et donc ex- ceptionnelles que nous avons citées déjà.

 Guise, Godin a institué la participation aux bé- néfices en 1876, et la copartnership en 1880. Aujour- d'hui, les 1,800 ouvriers sont propriétaires des usines de Guise et de Schaerbeck pour la fabrication des appareils de chauffage, qui représentent un capi- tal de 16 millions de francs. Le bénéfice net est de 300 à 400,000 francs par an. S'il était réparti égale- ment, cela ferait, pour chaque ouvrier, 160 à 200 francs, sans plus. En réalité, il y a quatre catégories : 1^ les associés, qui constituent l'assemblée des ac- tionnaires et ont droit à une double part ; 2^ les so- ciétaires, qui ont droit à une part et demie ; 3° les participants, qui n'ont droit qu'à une part ; 4^ enfm