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72 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

préférable, mais pour que le projet soit strictement | exécuté comme l'a conçu son auteur, et ainsi pour I que Texpérience soit décisive.

Toutefois, nous ne saurions oublier les principes ni les conditions de Tordre.

La copartnership n'est pas Tunique moyen, pour i les ouvriers, de conquérir les instruments de travail et le capital industriel, et, au surplus, ce n'est pas le plus rapide ni le plus efficace. Le mutuellisme prou- dhonien, les ateliers de chômage que nous avions proposés, et surtout la coopération de consommation organisant la coopération de production sont bien plus efficaces pour « libérer » les travailleurs du sa- lariat.

Mais on se peut demander, d'abord, si celui-ci veut vraiment cette « libération ».

Sans doute, il crie fort contre le salariat, ou plutôt^ on le fait crier ; mais tout son instinct, qui dirige les actes essentiels de sa vie, est, au contraire, pour maintenir et consolider le salariat.

Il le faut bien reconnaître, la coopération n'est pas ' populaire ; elle reste une ébauche, sans force et sans ordre. Malgré toutes les faveurs qui leur sont accor- dées, — grâce à l'affiliation de leurs directeurs à la^ franc-maçonnerie, — les sociétés de production se: développent péniblement. La plupart végètent. Beaucoup font faillite ou disparaissent. Actuellement, elles ne sont pas encore plus de 400 avec 46,000 membres. La copartnership, qui pourtant n'exige pas tant des volontés, ne réussit que lorsqu'elle est auto- matique comme chez Leclaire ou Godin. Dès qu'elle