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CHAPITRE III — LE RÉFORMISME 71

au travail et plus de dévouement à Tœuvre com- mune. Les ouvriers, non encore en possession d'une part du capital, sauront que chaque année les rap- proche de cette possession. Ils rembourseront les travailleurs devenus actionnaires, comme ceux-ci auront primitivement remboursé les capitalistes, et ils sauront qu'à leur tour ils seront remboursés ».

Est-ce à dire que la copartnership, même si le bel exemple de M. Mildé est suivi, va résoudre tout le problème économique d'un coup ?

Sans doute, M. Charles Mildé lui-même ne le pense pas. Ce serait omettre toutes les données poli- tiques et morales de ce problème formidable.

Mais l'action désintéressée n'est jamais stérile. Elle vaut d'abord par l'expérience qu'elle institue, elle vaut surtout parla sympathie qu'elle manifeste. Dans ce cas, il est bon, et non pas seulement pour les prolétaires qui en bénéficient, que des bourgeois, patrons ou capitalistes, montrent ainsi qu'ils ne sont pas dépourvus de sensibilité sociale et que l'opinion publique, qui peut encore exercer une direction so- ciale, ne leur est pas indifférente. C'est là une des raisons, — non des moindres, — d'espérer une re- constitution positive de la société française.

Nous avons le respect de l'action et nous voudrions que ce respect fût plus répandu, qui rendrait les bonnes volontés moins timides et mieux disciplinées. Nous souhaitons donc que les louables entreprises de M. Mildé réussissent et fassent tout leur bien. iNous y aiderions si nous le pouvions, et non pour

aiguiller cette œuvre dans le sens que nous croirions