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70 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

demeurent ouvriers ou employés de l'entreprise, ils se retrouveront, comme ils étaient avant le double amortissement du capital initial, des candidats à là copropriété, toute action rachetée rentrant au fonds commun du travail et devant être attribuée à un tra- vailleur, selon les règles à déterminer. Ce roulement incessant du capital passant d'une main à une autre doit avoir plusieurs résultats : d'abord, il ne permet pas la constitution des premiers collaborateurs de l'œuvre en patrons pouvant refuser aux nouveaux embauchés les avantages dont eux-mêmes auront profité. Les obligations que le capital-argent aura acceptées, et au premier rang l'obligation de consa- crer la moitié des produits nets à l'amortissement, le capital devenu propriété du travail y sera soumis, sans pouvoir, d'après la règle statutaire, y déroger. L'ouvrier qui rentrera dans l'entreprise à la dixième année, par exemple, s'y trouvera dans une situation identique à celle de son confrère entré le premier jour. Celui-ci avait un capital-argent à rembourser, celui-là aura un capital-travail à rembourser. Le pre- mier disposait pour ce remboursement de la moitié du bénéfice ; le second disposera pour le rembourse- ment de la moitié des bénéfices. Il y aura donc entre tous les collaborateurs de l'œuvre toujours égalité, association dans Tégalité ; même rétribution pour le même travail ; l'espérance réalisée par les ouvriers de la première heure, les tard venus pourront la concevoir tout aussi légitimement. Il dépendra d'eux de rendre pour eux-mêmes la réalisation de ces es- poirs plus prompte en apportant plus d'application