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CHAPITRE III — LE RÉFORMISME ♦ 65

On reconnaît là le « propriétisme » des jaunes et ce •qui a inspiré les nouveaux projets de loi de MM. Par- sons, Viviani et Briand.

Le projet de loi de M. Justin Godart est peut-être plus sérieux. Il se propose de faire participer le tra- vail aux bénéfices de la plus-value, qui résulte d'une collaboration du capital et du travail. Il va sans dire que le capital sera d'abord amorti. « Dans toute société par actions, est-il dit dans Texposé des mo- tifs, nous proposons de rendre obligatoire la consti- tution d'une réserve faite sur les bénéfices et de l'affecter à Famortissement des actions ». Au fur et à mesure que serait amortie une action du capital, on créerait deux actions de jouissance : « L'une sera remise au porteur de l'action amortie ; l'autre, dite action de jouissance du travail, sera la propriété du travail ».

Gomme la part du travailleur qui sera ainsi faite, et que M. J. Godart estime à 200 millions par an, est presque impossible à répartir, les actions de jouis- sance du travail serviraient à constituer une Caisse de crédit au travail. Cette caisse servirait à fournir auK sociétés coopératives les capitaux nécessaires ; aussi « à subventionner renseignement profession- nel, grâce auquel les travailleurs, en conquérant la maîtrise de leur métier, serviront leurs propres inté- rêts et ceux du pays ». Enfin, à faciliter aux artisans la transformation de l'outillage de leur atelier de famille.

Puis, « en attendant d'être le maître de sa produc- tion, la possession d'actions de jouissance permettra au travail de prendre une part active dans la direc-

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