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CHAPITRE II — LE SOCIALISME 63

gner ; mais il y a des questions sur lesquelles la ma- 3hine ne peut nous renseigner et auxquelles, pour mre en hommes, il faut répondre.

On nous chante enfin Forgueil de produire, de se sentir maître des forces, de plus en plus ; mais on i)ublie que, pour un ouvrier d'élite qui peut ainsi intéresser à son travail, il y a dix manœuvres qui ne peuvent être que des rouages peinant. La crise ie l'apprentissage dont il y a lieu de s'inquiéter lous montre du reste que nous n'allons point à une akîs vive intelligence des métiers. Le linotypiste Taujourd'hui n'a aucune raison d'aimer mieux son liétier que l'ancien typographe, ni même de l'aimer iutant.

Et si les ouvriers d'élite sont plus ou moins des contremaîtres qu'il faut exclure par définition de la société des producteurs sans maîtres, on se peut lemander ce qu'il restera — sinon les disciples de M. Georges Sorel, qui sont des ingénieurs, des fonc- ionnaires, des avocats, des littérateurs, et autres ntellectuels.

Le socialisme syndicaliste n'a pour lui que quel- [ues vérités utiles. Son action ne sera pas vaine s'il

attache à les enseigner plus que ses erreurs, et à participer ainsi à l'éducation prolétarienne. Malheu- reusement, l'expérience nous apprend que les sectes iennent beaucoup plus à leurs erreurs, qui les oppo- ent, qu'à leurs vérités, qui les rallieraient.