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CHAPITRE II — LE SOCIALISME 59

[ isme une philosophie et une sociologie qui se suffi- lent à elles-mêmes. C'est prendre la partie pour le but, et même la partie de la partie pour le tout de a partie. Ainsi se dénature le syndicalisme même.

M. Jules Guesde, au Congrès de Nancy, a pro- loncé ces paroles de bon sens : « Ou n'a pas le droit le dire à un maçon : tu n'entreras pas dans le syn- dicat des maçons si tu ne jures pas par le syndica- isme de Lagardelle ; on n'a pas le droit de dire à m métallurgiste ou à un verrier : tu n'entreras pas Jans le syndicat des métallurgistes ou des verriers ►i tu n'es pas pour le boycottage, si tu n'es pas pour je sabotage, si tu n'es pas pour l'antimilitarisme ou 'antipatriotisme... Vous n'avez pas le droit de divi- ser contre elle-même, par des considérations étran- gères, la profession que votre devoir est d'unir, ou »i vous le faites, vous aboutissez précisément à ce ^ue je déplore, à ce que j'affirme et que vous niez, fi des squelettes de syndicats. Le syndicat ne vaut ^ue dans la mesure où la totalité, où l'immense ma- jorité au moins des travailleurs du même métier ont rallié le drapeau, parce qu'alors, pour faire aboutir leurs revendications, ce n'est plus même la grève qui s'impose, la menace de la grève suffit ».

Et au point de vue socialiste, M. J. Guesde avait aussi raison de qualifier de << souverainement ridi- cules » les moyens dont dispose le syndicalisme pour transformer la propriété et la société : boycottage^ iSabolage, grève.

L'erreur capitale de M. Sorel, c'est de ne consi- jdérer dans le prolétaire que l'ouvrier. Pour les éco-