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CHAPITRE II — LE SOCIALISME 55

naires. Parfois, la tyrannie syndicale dépasse même la mesure de Tautorité nécessaire. Déjà on le re- proche aux chefs du syndicalisme. La démagogie s'introduit d'abord chez eux. Pour lui donner satis- faction , ils ont recours à un parlementarisme qui ne peut être que dissolvant, à une politique tor- tueuse qui ne peut être que démoralisatrice ; mais rien n'y fait. Les esprits absolutistes, parce qu'ils n'ont pas la responsabilité des réalités relatives, les dénoncent. Ils parlent de a déparlementariser », de « dépolitiquer », de « défonctionnariser » les syndi- cats. Le syndicalisme rouge a en lui un germe de mort.

M. Sorel et ses amis disent bien que le « socialisme ne s'occupe que de l'organisation révolutionnaire des bras », et non, comme Tutopisme, de « donner des conseils à la tète de l'industrie », que « les recher- ches ne portent plus sur ce que la société doit être, mais sur ce que peut le prolétariat dans la lutte actuelle de classe », et ils ont émis de fortes critiques de la démocratie parlementaire. Malheureusement, le prolétariat ne se paye point d'idéologies aussi sub- tiles et il ne saurait admettre que la lutte révolution- naire, dans laquelle on rengage si inconsidérément, soit un simple exercice d'énergie et d'héroïsme sans fin précise. Il conçoit donc l'atelier libre, sans maître, comme une sorte de Thélème parlementaire, où les inférieurs commanderont aux supérieurs, oii chacun fera tout ce qu'il veut, — à moins que ce ne soit la machine qui commande à l'ouvrier.

Quand on montre à un écrivain ou à un orateur les résultats réels et les conséquences immédiates