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54 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

sable et partant corrompue ; en bas, la production quasi-parlementaire, c'est-à-dire le gâchis, le sabo- tage et rindiscipline.

Grâce à son verbalisme aveugle, M. Jaurès pou- vait dire dans la déclaration de principes qu'il fit au congrès de Tours : <( Dans Tordre politique, la dé- mocratie se réalise; tous les citoyens participent éga- lement, au moins en droit, à la souveraineté ; le suf- frage universel est le communisme du pouvoir poli- tique. Dans l'ordre économique, au contraire, c'est une minorité qui est souveraine. C'est Toligarchie du capital qui possède, dirige, administre, exploite. Les prolétaires doivent nommer eux-mêmes les chefs du travail dans les ateliers comme ils nomment les chefs du gouvernement dans la Cité, et réserver à ceux qui travaillent et à la communauté tout le pro- duit du travail ».

Nous savons ce que donne ce communisme poli- tique : la corruption et la désagrégation, — et Tin- supportable tyrannie des orateurs. Le même système dansTéconomique, en particulier l'élection à Tusine, ce serait le prompt retour à la barbarie, s'il est vrai que la civilisation dépend de l'organisation de la production.

« Le travail libre dans la société libre », « la libé- ration de l'individu », (( le droit du travail à s'orga- niser librement », « l'atelier sans maîtres », qu'est- ce à dire ?

Les syndicats eux-mêmes, pour leur action, sont contraints d'imposer une discipline sévère à leurs adhérents, de se donner des chefs et des fonction-