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CHAPITRE II — LE SOCIALISME 53^

reviennent aux salaires et 3 milliards à la plus- value. C'est donc d'un sixième qu'il s'agit ; soit, pour un salaire de 3 francs par jour, fr. 60. Ainsi, fr. 60 par jour en sus, c'est en quoi consisterait, pour la grande population ouvrière, la transformation de l'enfer capitaliste en paradis socialiste, — et il y au- rait les risques !...

Le socialisme syndicaliste a enfin compris que la solution de la question sociale tient beaucoup plus à une meilleure et plus scientifique organisation du travail, à une plus intense production qu'à la vaine poursuite d'une chimérique justice absolue. « Marx n'a jamais eu de sympathie pour la morale du renon- cement bouddhique, nous dit M. Sorel ; il voyait l'avenir sous la forme d'un prodigieux développe- ment industriel... C'est sur le progrès technologique, sur la science et sur le droit que se constitue la société nouvelle ».

Mais l'action conforme aux vérités sociales ne se nourrit point de fumée métaphysique.

Toute organisation suppose hiérarchie et disci- pline.

Avec le machinisme délicat et terrible d'aujour- d'hui, si la discipline n'est pas d'airain et la hiérar- chie immuablement établie, s'il n'y a pas direction unique, continue et responsable, s'il y a peu ou prou parlementarisme, rien ne va plus, tout se détraque, tout saute. Les catastrophes comme celles du léna, de la Couronne, et du Latoiiche-Tréville ont pour causes profondes : en haut, la direction parlemen- taire, c'est-à-dire confuse, contradictoire, irrespon-