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52 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

il y a, désormais, chez les ouvriers du bâtiment, un élan syndical superbe ».

On sait aussi que les exigences du prolétariat, dans leurs manifestations présentes de grèves inces- santes pour rélévation unilatérale, c'est-à-dire fic- tive, du salaire, sont peu propres, quoi qu'en pense M. Lagardelle, à stimuler la production et à exalter le génie industriel. Les dépenses considérables qu'entraîne le renouvellement de l'outillage ne sau- raient être engagées dans l'insécurité que crée une atmosphère d'émeute et sous le coup des menaces de sabotage. Aussi voyons-nous en France, seul pays où le « socialisme syndicaliste qui porte le progrès éco- nomique » ait quelque puissance, la production se ralentir, se laisser dépasser par les autres pays et se désorganiser. D'ailleurs, en forçant artificiellement la hausse des salaires, il est évident qu'on n'arrive qu'à diminuer la production, puisque ainsi se res- treint le champ de la production susceptible de laisser une plus-value au capital qui ne s'engage qu'à cette condition.

Néanmoins, une vérité subsiste, qui peut être féconde, si le socialisme 'syndicaliste sait la mettre suffisamment en lumière et par là contribuer à en imprégner le prolétariat.

Le socialisme n'a été trop souvent que la revendi- cation haineuse des pauvres pour le partage immé- diat des biens ou une répartition égalitaire des pro- duits. C'est encore ainsi que la foule le conçoit. Or Ton évalue les produits du travail industriel, en France, à 18 milliards de francs, dont 15 milliards