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CHAPITRE II — LE SOCIALISME 51

de classe, qui peut surexciter Tardeur des maîtres de la production. Et il n'est pas un socialiste qui puisse y contredire, si vraiment, comme le veut le socialisme, le capitalisme ne peut être emporté que par un débordement des forces productives.

« Mais le mouvement syndicaliste est plus encore un agent de progrès moral que de progrès écono- mique. Dans un monde où le goût de la liberté est perdu, dans un temps qui n'a plus le sentiment de la dignité, il fait appel aux forces vives de la per- sonne humaine et donne un exemple permanent de courage et d'énergie.

« C'est en ce sens qu'il fait l'éducation de la so- ciété. Il est comme un foyer ardent dont la chaleur rayonne dans Tensemble du corps social. Quel pro- dige que celui d'avoir restauré le principe de l'initia- tive collective, du groupement social, par opposition aux déprimantes pratiques de Tintervention éta- tique ! »

On sait qu'au regard de ce poème^ il y a la triste réalité du Ca canny, du travail volontairement lent, négligé, sinon défectueux. Voici, par exemple, ce qu'écrit M. Emile Pouget : « Avant le mouvement de mai (1906), sur les chantiers, les ouvriers se mo- delaient sur le plus « bûcheur » ; celui-là était l'en- traîneur qui poussait à « en abattre ». Aujourd'hui, c'est le contraire : on se modèle sur celui qui tra- vaille le plus lentement, c'est lui qui est l'entraîneur, — si on peut s'exprimer ainsi. La conséquence est que, pour les entrepreneurs, il y a diminution de rendement d'environ 20 à 25 pour cent. Outre cela,