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50 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

Ainsi, il reconnaît qu'une amélioration économique durable et de quelque importance ne peut résulter que d'une augmentation réelle de production. Il se propose donc d'exciter cette production.

« C'est le socialisme syndicaliste qui porte le pro- grès économique, dit M. Lagardelle, en jetant le capitalisme dans les voies du plus haut perfection- nement possible. Plus les exigences de la classe ouvrière sont pressantes, plus ses injonctions devien- nent hardies et plus le développement technique s'accélère et s'intensifie. Les conquêtes du proléta- riat ne supportent pas une industrie routinière, attardée aux vieilles méthodes, sans initiative, ni audace. Mais elles sont l'aiguillon qui stimule, qui empêche l'arrêt, qui pousse toujours en avant. Heu- reux le capitalisme qui trouve devant lui un prolé- tariat combatif et exigeant ! il ne connaîtra jamais le sommeil, la stagnation, ni le marasme. Car de lui on peut dire qu'il entendra toujours, comme dans la prosopopée classique, une voix qui lui crie : Mar- che I Marche I

« Or, s'il est vrai que le progrès matériel du monde soit lié à la plus intensive production, le rôle du prolétariat révolutionnaire prend encore une plus haute signification. Il est dès lors prouvé que ce n'est point seulement ses propres intérêts que lèse une classe ouvrière craintive, n'attendant rien que du bon vouloir de ses maîtres ou de l'intervention tutélaire de l'État, mais aussi les intérêts généraux de la société. Non, ce n'est pas l'atmosphère débili- tante de la paix sociale, mais l'air salubre de la lutte