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44 PREMIÈRE PARTIE - LA CRISE ÉCONOMIQUE

peut dire que tout le socialisme est contenu dans le] syndicalisme^ puisque, hors du syndicalisme, il n'y a pas de lutte de classe.

c( II. Les milieux nationaux les plus favorables au développement du syndicalisme sont ceux où les^ conditions historiques et politiques permettent la plus grande exaltation révolutionnaire du proléta- riat et sa scission avec les autres classes.

(( III. Le syndicalisme est vide de tout utopisme, en ce sens qu'il subordonne son triomphe à tout un ensemble de conditions préalables, et qu'en atten- dant il joue dans le monde un rôle rénovateur ».

Un rôle rénovateur implique un rôle éducateur.

Voyons donc ce que dit encore M. Lagardelle, ré- pondant aux socialistes de Tancien bateau : « Non, ce n'est pas d'un simple changement de personnel gouvernemental que dépend la transformation du monde. Ce serait vraiment trop facile, et la marche de l'histoire a d'autres exigences. Un état social ne naît pas sans une longue préparation, et c'est ici que le syndicalisme, avec un sens plus réaliste des choses, vous oppose ce que j'ai appelé le socialisme des institutions. Il rappelle aux ouvriers qu'il n'y aura pas de changement possible tant qu'ils n'au- ront pas créé de leurs propres mains tout un ensemble d'institutions destinées à remplacer les in- stitutions bourgeoises. Mais, à la différence des grou- pements corporatifs que vous combattiez, les institu- tions syndicalistes nouvelles se forment, non pas à l'image des institutions bourgeoises, mais sur un type contraire. Que reprochons-nous à la société