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42 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

d'insolklarilé et de lutte de classe s'évanouissent à la fois ».

On sait, d'autre part, que M. Jules Guesde s'op- pose dans son parti à tout ce qui peut préparer l'in- corporation du prolétariat à la société bourgeoise.

Si c'est là une philosophie du désespoir, trop jus- tifiée, hélas I par de cruelles déceptions, la fourbe coutumiôre des politiciens et l'égoïsme imbécile de la bourgeoisie, on ne saurait dire que c'est une doc- trine de veulerie. Et tout vaut mieux que la lâcheté et la corruption dont les sociétés meurent comme les races.

Dans le socialisme;, à tout le moins dans celui qui se détourne de l'agitation électorale, il y a aussi de la bonne volonté. Il le faut reconnaître, et manifester la nôtre.

Un effort sincère et désintéressé pour incorporer définitivement le prolétariat à la société est ce qu'il V a de plus fort à opposer au socialisme.

En examinant l'évolution intéressante qui se pro- duit actuellement dans le socialisme, nous le ver- rons mieux encore.

Le positivisme, parce qu'il forme un système com- plet, parce qu'il aboutit à une religion, peut relier tous les esprits en ralliant tous les cœurs. Mais l'ag- glomérat amorphe de sentiments confus, d'instincts antagoniques et d'idées incohérentes qu'est le socia- lisme, n'a pu élaborer, au mieux, qu'un système incomplet.

Le socialisme est le produit de la misère et du désespoir. 11 est tout ce qu'il peut être. 11 ne peut