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40 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

opposilion à la concentration nécessaire du pouvoin et de la richesse émane de ceux qui, sans pouvoir dev-enir patriciens, ne veulent pas être prolétaires. C'est là que se développe, envers toutes les hautes positions, une envie que la religion peut seule guérir. Elles n'inspirent aux prolétaires qu'une défiance aisé- ment surmontable d'après une digne conduite, mal- gré l'ascendant actuel des sophismes anarchiques. Un instinct confus indique à la bourgeoisie que la régénération occidentale exige son extinction gra- duelle, pour transformer ses meilleurs chefs en vrais patriciens et la plupart de ses membres en purs prolétaires, en éliminant tous les débris métaphysi- ques ».

La révolte des prolétaires n'est jamais que du désespoir. Ce n'est pas de la méchanceté. Si les socia- listes ont trop longtemps cultivé ce désespoir, ce ne sont pas eux qui ont vidé les cieux, éteint les étoiles, distillé l'absinthe, et forgé à la ploutocratie un cœur d'acier qui peut tout broyer.

Dans ses Principes d'économie politique, Stuart Mill a pu dire : <( S'il y avait un choix à faire entre le communisme, avec toutes ses chances, et l'état de la société actuelle, avec toutes ses souffrances et ses injustices ; si l'institution de la propriété privée im- pose, comme conséquence, que le produit du travail doit être approprié, comme nous le voyons aujour- d'hui, en raison inverse du travail..., si entre cela et le communisme il y avait un choix à faire, toutes les difficultés grandes et petites du communisme ne pèse- raient pas plus que de la poussière sur la balance ».

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