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CHAPITRE II — LE SOCIALISME 39

Sans doute, c'est préférable encore à Tinertie et à la lâcheté corruptrice qu'entretenait, pour des fins électorales, le socialisme de ces trente dernières années ; mais, néanmoins, on aimait mieux les pué- rils paradis sociaux des anciens socialistes. Après tout, ils étaient moins décevants, moins dangereux surtout, que les mythes inquiétants qu'on nous fabrique aujourd'hui, et bien plus, ils entretenaient la claire raison de bon sens, l'intuition saine, les solides vertus du peuple.

Issu de la grande crise révolutionnaire, formé par le machinisme naissant, nourri, fortifié par l'indu- strialisme effréné, le socialisme s'est maintenu jus- qu'ici, malgré les persécutions, les hécatombes, la fourberie de ses exploiteurs, la sottise de ses adeptes, la misère morale et intellectuelle de ses doctrines.

C'est donc qu'il représente des aspirations qui se doivent satisfaire et qu'il y a en lui une âme de vérité.

On ne l'abattra pas brutalement : il faut dégager son âme de vérité, il faut l'éclairer en le purifiant. 11 convient aussi d'écouter ses avertissements.

Le prolétariat n'a aucune mauvaise volonté. S'il crie sa souffrance, c'est qu'il souffre vraiment. Et s'il va au socialisme, c'est que là on lui répond.

Dans son Appel aux comervateurs, le maître au- quel il nous faut toujours revenir, Auguste Comte, le disait : « Malgré de graves apparences et des dan- gers réels, le mauvais esprit révolutionnaire appar- tient davantage à la bourgeoisie qu'au milieu popu- laire, du moins chez la nation centrale. La principale