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CHAPITRE II — LE SOCIALISME 37

moins sous la forme exclusive annoncée par le pro- phète ; et quant à la conception matérialiste de This- toire, chaque secte socialiste l'entend à sa manière qui n'est celle d'aucune autre. F. Engels, qui en est peut-être le véritable auteur, Texposait ainsi : ce La conception matérialiste de l'histoire se base sur cette idée : que la production et l'échange des produits, valeurs, etc., forment le fondement de toute organi- sation sociale ; dans chaque société humaine, la répartition des richesses et la formation des classes ou des états dans la société sont le résultat du mode de production et d'échange pratiqué par la société ».

Rien de plus sec, rien de plus inhumain, et par conséquent rien de plus faux socialement que cette parcelle de vérité grossie démesurément. Le social est antérieur à l'économique et le domine ; et plus le social s'élève et devient complexe, moins l'écono- mique a d'importance en proportion. 11 est vrai que M. G. Sorel, qui est un grand magicien d'idées, fait surgir l'idéalisme du matérialisme historique. Dans la fatalité économique, il trouve des motifs d'agir, comme dans la guerre des classes les raisons mysté- rieuses d'une plus grande productivité, c'est-à-dire d'une meilleure collaboration. Mais tout cela n'est que de la fantasmagorie métaphysique.

M. Gh. Ândler a dit : u Deux méthodes furent em- ployées par Marx : une déduction algébrique puis- sante et le plus consciencieux labeur historique ». Soit. L'instrument hégélien était puissant et le tra- vail héroïque : le résultat n'en fut pas meilleur. A quoi faut-il l'attribuer?