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CHAPITRE II — LE SOCIALISME 33

nationaux où il ne soit question de scission ou d'ex- clusion.

Ils ne s'entendent point sur ce que peut être une société collectiviste ou communiste, sur les moyens d'opérer cette transformation, sur l'organisation poli- tique et économique du prolétariat en parti de classe pour la conquête et la socialisation des moyens de production et d'échange, et même sur la notion de « parti )) et de « classe ». Pour M. Georges Sorel et ses disciples, ces deux termes s'excluent: « Le parti, machine essentiellement politique et démocratique, dit M. A. Labriola, est autre chose que la classe )>.

M. Gustave Hervé, qui aime à casser les vitres, crie volontiers : « A bas la République I » M. Jules Guesde, quand il n'est pas député, se désintéresse du régime, et les syndicalistes nourrissent à son endroit une haine cordiale, la k haine créatrice », dont parla un jour M. Jaurès, cependant que celui-ci considère que « le parti socialiste défend dans la République un moyen nécessaire de libération et d'éducation. Le socialisme est essentiellement répu- blicain. On peut même dire qu'il est la République elle-même, puisqu'il est l'extension de la République au régime de la propriété et du travail ».

Quelques socialistes attendent tout du Parlement; d'autres n'en espèrent rien, mais cherchent à y péné- trer tout de même ; enfin, d'autres encore procla- ment un socialisme d'action directe qui s'oppose à tous les autres.

Que les socialistes s'emparent du pouvoir par ruse ou par force, par une surprise du suffrage universel,

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