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32 PREMIERE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

ducteurs à rintérieur de Tatelier et sur le terrain des antagonismes économiques, pour rayonner de là au dehors et investir TÉlat ».

Si Ton voulait cependant donner une définition objective, qui pût contenir toutes les formes du socialisme actuel, il faudrait se borner à dire : le socialisme est le sentiment inexprimable que la société pourrait être autre qu'elle n'est.

On définit mieux une action qu'une pensée. Voyons donc.

Dans son article constitutif, le parti socialiste a formulé ainsi la règle et le but de son action : « En- tente internationale des travailleurs ; organisation politique et économique du prolétariat en parti de classe pour la conquête du pouvoir et la socialisation des moyens de production et d'échange, c'est-à-dire la transformation de la société capitaliste en une société collectiviste ou communiste ».

Est-ce plus précis, vraiment ? Dernièrement, M. Jaurès, d'ordinaire si optimiste, écrivait dans VRumanité : « Faute d'une idée claire et forte de la politique d'action, le parti socialiste se débat à cette heure dans les plus étranges contradictions ». 11 est à « l'état de chaos et d'impuissance ».

Il n'y a que le premier point sur lequel tous les socialistes paraissent d'accord : entente internatio- nale des travailleurs, et sans doute parce qu'ils ne peuvent arriver à une entente nationale entre eux-mêmes ou parce que les socialistes étrangers ne les gênent ni dans leurs vanités, ni dans leurs inté- rêts électoraux. Il n'est aucun de leurs congrès