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CHAPITRE II — LE SOCIALISME 31

scientifiques, artistiques, économiques, politiques qui conspirent à refeire Tordre social; son but, c'est Tor- janisation des conditions nécessaires pour assurer iurablement à tous les hommes la possibilité du tra- vail ; ainsi les réformes moindres, voulues par les ocialistes et non-socialistes, sont quelque chose de plus que de simples palliatifs : ce sont les germes ou mieux les éléments du socialisme. »

Mais pour M. G. Sorel, « c'est le mouvement ouvrier, î'est la révolte du prolétariat contre les institutions patronales, c'est l'organisation à la fois économique bt éthique, que nous voyons se produire sous nos yeux pour lutter contre les traditions bourgeoises ».

Non seulement ces définitions sont confuses, mais encore elles sont contradictoires. Alors que, pour les uns, avec M. Jaurès, le socialisme prolonge la démo- cratie qui Ta déterminé, pour les autres, avec M. Lagardelle, la démocratie est un danger pour le pro- létariat, le socialisme doit réagir contre la démocra- tie. Alors que, pour les uns, avec M. G. Renard, il se fait par la solidarité et l'accord des intérêts, pour les autres, avec M. Sorel, il prend conscience par Hnsolidarité et il s'impose par l'antagonisme.

Ainsi, pour M. Arturo Labriola, « le socialisme p'est pas un dérivé de la démocratie. Tout au plus peut-on dire qu'ils tirent l'un et l'autre leur origine d'une même situation historique et qu'elle les a en- gendrés simultanément. La démocratie avait pour objet l'action en commun et solidariste de tous les citoyens à l'intérieur de l'État ; le socialisme a pour but l'action distincte et séparée d'un groupe de pro-