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26 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

parle-t-on tant des droits fallacieux qui Tannihilent en Topposant que pour lui laisser ignorer les grands devoirs qui l'uniraient et le feraient fort.

Plus d'hypocrisie. La situation est tragique. Ce^ n'est pas en se refusant de voir, ni par les détours de la philanthropie ou des lois de circonstances qu'on- en sortira.

Il n'y a qu'une issue, — c'est l'incorporation défi- nitive du prolétariat à la société.

Il faut que l'ouvrier cesse d'être un moyen pour le lucre, il faut qu'il devienne un élément social in- corporé, il faut qu'il ait une famille et que sa famille- ait un foyer, il faut que son travail l'honore parce qu'honorable, parce qu'utile à tous, parce qu'humain ;. il faut qu'il ait sa sécurité et celle des siens assurées et qu'il ne soit plus à la merci des coups de bourse^ des inventions, du machinisme, des aventures com- merciales, etc.

Et ce ne sont pas des mots. La richesse, étant sociale dans sa source, doit devenir sociale dans sa destination. Voilà ce qu'il y a à faire entendre à ceux qui détiennent cette richesse, — et comme il faut.

Et quand les riches auront enfin conscience de- leurs devoirs, les pauvres reprendront conscience des leurs, malgré tout ce qui a été fait depuis un siècle dans le sens contraire.

N'entendons pas ainsi que la solution est que la^ richesse soit partagée entre tous, non plus que la direction politique et administrative soit occupée par tous. Ce serait l'universelle misère et la commune impuissance.